« Non, la visite du Palais des morts n'est pas triste. Je veux parler de ces galets très anciens, de ces courants si vivants dans les gravures de Véronique ; je veux parler des moments passés à remonter la rivière en découvrant tel bloc, tel bois flotté. Il s'agissait de véritables perles et quand nous les avons photographiés, et déjà les mots, les gravures étaient en fête, si loin du deuil apparent du Temps. Il existe une sérénité à se retrouver dans la nature pareille à celle renvoyée par ces eaux fortes, ces monotypes, ces couleurs rehaussant les cristaux caressés par l'eau. » Régis Roux.
Auto édition « En deçà » 2019

La forme de la pierre lithographique est une stèle où s’invitent mes paysages sombres et vaporeux. Dialogues entre la main et la pierre.

Partie d’un dessin hors normes sur l’idée du mur, (surface –matière), ces grands fusains me conduisent sur une série d’œuvres variées. Plans imaginaires, interstices, témoignages d’un passé qui resurgit sur le papier.
Auto- édition « Mur » 2024

Forme obsessionnelle, parfaite mais dangereuse .Elle est humaine, universelle, elle est en nous, elle parle d’habitat, d’enfermement, de cotes secrètes sorties d’esprits qui apaisent… en apparence. Les lignes qui la traversent continuent leur course au- delà de l’espace et de l’imaginaire parce que le carré est une portion de l’irréel dans le réel.

Surface noire, lisse, mate ou rongée par l’acide, je révèle le métal, par cet acte, je tends à le découvrir comme aux premiers temps. Les compositions sont singulières, sans trop de tonalité dominante. Les formes semblent vouloir donner le sentiment d’une phase primitive du sujet, durant laquelle, elles n’auraient pas encore atteint leur apparence définitive ou s’en éloigneraient.

Rouille, simplement là, déposée et décantée des jours dans le papier .A cette époque, je ne connaissais pas l’estampe, je la pratiquais instinctivement .Je couds, je compte les jours dans ces brins de fer .Et si la forme allait au-delà de l’image. ?

Ces paysages parlent du noir : noir obscur, noir encré, noir douceur, noir gestuel. Décliné d’une matrice à l’autre, ce noir est né sur mes papiers grâce à Goya, un face à face. De gestes purement techniques ont fini par émerger des mots, révélateurs de mes pensées. Aurais-je pu un instant deviner la magie de l’image, de voir comme elle libère des mots enfermés ? Aurais- je pu imaginer être le témoin et l’auteur d’une métamorphose ? De ces images porteuses de mots, j’en écrivais enfin le sens, comme les gestes du sourd-muet porteurs de sons.
Auto- édition « Impressions » 2016

Tout est ici pour encenser l’arbre, même si l’acier et le béton opposent l’apparence fragile d’une branche ou d’un reste de bois. Je renoue avec d’autres expressions, certaines classiques, comme le dessin ou la lithographie traditionnelle. Chaque œuvre, focus de mère nature, part de l’élément végétal, germe de mes créations. Le sujet est infini, il est infiniment grand .Aujourd’hui, le sujet n’est plus, c’est une quête pour communier, rendre visible la beauté de ces êtres .Un jour ils nous parleront, un jour, j’espère les entendre.

C’est un quatre mains, une aventure où l’amitié a mis en place une étroite collaboration de deux ans. Mes recherches sur la matière textile en tant que matrice ont permis d’explorer un nouvel univers. Les fils me guident sur une centaine d’œuvres, des combinaisons recherchées et atypiques où l’on peut voir qu’un simple ourlet s’unit à l’accroc d’un coton, que des nœuds s’accordent aux plis dociles du tissu, autant d’histoires de liens sous l’égide de la couleur et du noir.